L’UE revoit son aide internationale
L’Union européenne (UE) envisage de suivre l’exemple des États-Unis et de réduire progressivement, d’ici 2030, ses financements pour deux mécanismes majeurs de santé mondiale : l’Alliance mondiale pour les vaccins (Gavi) et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Selon un document interne consulté par Euractiv, cette réorientation viserait à concentrer les ressources européennes sur les programmes où l’UE peut réellement exercer son influence politique.
Un contexte international en mutation
Depuis 2021, l’UE a investi 3,5 milliards d’euros dans divers fonds mondiaux, dont 1,5 milliard par an via les agences de l’ONU et 1,5 milliard à travers 152 fonds fiduciaires de la Banque mondiale. Cependant, la tendance globale montre un recul de l’aide au développement, notamment avec la réduction du budget de l’USAID par les États-Unis et le retrait américain de l’OMS. D’autres pays, comme l’Allemagne, la France et la Belgique, ont également réduit leurs contributions pour libérer des fonds destinés à la défense.
Les chiffres derrière Gavi et le Fonds mondial
Gavi et le Fonds mondial ont eu un impact considérable : environ 20,6 millions de vies sauvées pour le premier et 70 millions pour le second, grâce à la vaccination et à la prévention contre le paludisme, le VIH, Ebola, la variole du singe ou la diphtérie. Mais avec les réductions de financement, ces organisations font face à de nouvelles contraintes pour maintenir leurs programmes, comme le montre le retrait récent de 400 millions de livres sterling par le Royaume-Uni.
Vers une aide plus stratégique
Le document interne de l’UE souligne que l’aide européenne doit devenir plus « stratégique », ciblant des initiatives où le bloc peut réellement influencer la gouvernance mondiale. Cette approche passe par des financements plus conditionnels et des partenariats public-privé, répondant à la volonté de l’UE de défendre ses intérêts géopolitiques et de renforcer son influence à l’international.
Prochaines étapes
Le commissaire aux Partenariats internationaux, Jozef Síkela, prépare une révision complète de l’aide publique au développement, incluant l’introduction de clauses de caducité pour certains programmes. La Commission européenne maintient toutefois une coopération « ouverte et franche » avec Gavi et le Fonds mondial, en reconnaissant l’importance de soutenir l’autonomie vaccinale et le renforcement des systèmes de santé locaux.
La Rédaction
Sources : Euractiv, Commission européenne, Gavi, Fonds mondial

