Après plus de 4000 ans de mystères, le temple de Karnak livre enfin ses secrets. Situé près du Nil et de l’ancienne ville de Thèbes, ce site emblématique de l’Égypte antique n’était pas seulement le plus vaste, il est aussi l’un des plus énigmatiques.
Lorsque l’on évoque l’Égypte, on pense aux pyramides et aux pharaons, mais les temples occupaient un rôle central dans la vie religieuse et culturelle. Parmi eux, Karnak se distingue par sa taille monumentale et sa fonction sacrée, dédiée à une trinité divine : Montu, dieu de la guerre, Mut, mère déesse, et Amon-Rê, le dieu solaire suprême.
Pendant longtemps, l’origine exacte de Karnak est restée incertaine. Mais une étude récente publiée le 6 octobre 2025 dans la revue Antiquity, menée par des chercheurs de l’Université d’Uppsala en Suède, a permis de dater le temple entre -2305 et -1980, soit il y a plus de 4300 ans. Ces résultats proviennent d’analyses minutieuses de fragments de poterie retrouvés sur le site.
Le choix du site lui-même révèle l’ingéniosité des anciens Égyptiens. Avant la construction, cette zone était sujette aux inondations du Nil et pratiquement impraticable. Grâce à des siècles de travaux pour détourner le cours du fleuve et stabiliser le terrain avec du sable, ce qui n’était au départ qu’une petite île est devenu un site idéal pour bâtir un temple monumental.
Ben Pennington, dans New Atlas, explique que « cette étude fournit des détails sans précédent sur l’évolution du temple de Karnak, qui est passé d’une petite île à l’une des institutions phares de l’Égypte antique ». Les chercheurs suggèrent également que l’emplacement a été choisi pour refléter la cosmogonie égyptienne : une terre émergée des eaux, symbolisant la manifestation du dieu créateur Amon-Rê.
Ainsi, Karnak n’est pas seulement un témoignage architectural impressionnant, c’est aussi la preuve de la vision et de l’adaptation des anciens Égyptiens face aux défis naturels. De l’île oubliée au temple géant qui défiait le Nil, Karnak reste un monument incontournable de l’histoire humaine et religieuse.
La Rédaction

