Il y a quelques mois, une pancarte brandie dans la foule à l’aéroport de Johannesburg résumait l’admiration collective : « Les héros ne portent pas de capes, ils ont des diplômes de droit ». Cette foule était venue acclamer l’équipe d’avocats sud-africains qui, en début d’année, avaient secoué la Cour internationale de justice (CIJ) en accusant Israël de commettre un génocide contre les Palestiniens de Gaza.
Une équipe légendaire pour une cause universelle
Composée de John Dugard, référence mondiale en droit international, de Max du Plessis, d’Adila Hassim et de Tembeka Ngcukaitobi, l’équipe a marqué les esprits à La Haye. Leur plaidoirie a démontré comment Israël, par des bombardements incessants, des blocus économiques et des privations humanitaires, tenterait d’anéantir la population de Gaza.
Leur argumentation a franchi une étape décisive lorsque la Cour a jugé leurs accusations de génocide « plausibles », une avancée cruciale dans la quête de justice pour les Palestiniens. « Jamais je n’ai ressenti autant de fierté qu’en écoutant notre équipe défendre cette cause à La Haye », a déclaré le président sud-africain Cyril Ramaphosa.
Des défenseurs des droits, fidèles à la vérité
Cependant, ces avocats ne sont pas des instruments de l’État. Leur réputation repose sur leur intégrité et leur engagement pour les droits humains, même face à leur propre gouvernement. Max du Plessis s’est opposé à Pretoria en 2015, dénonçant son refus d’arrêter Omar el-Béchir, accusé de crimes de guerre au Soudan. Adila Hassim a tenu le gouvernement sud-africain responsable de la mort de 144 patients psychiatriques négligés par les services publics. Quant à Tembeka Ngcukaitobi, il a exigé la publication du rapport explosif sur la corruption d’État, connu sous le nom de « State Capture ».
Une accusation grave : le génocide
En octobre, ce groupe de juristes a soumis un dossier massif à la CIJ. Ils y documentent comment, selon eux, Israël viole la Convention des Nations unies sur le génocide : incitation à la violence, destruction systématique des infrastructures, utilisation de la famine et des épidémies comme armes de guerre. Ces preuves détaillent une réalité accablante pour les Palestiniens de Gaza, soumis à des conditions intenables.
Bien que le conflit en cours complique une résolution rapide, l’intervention sud-africaine marque déjà les esprits. Ce combat juridique n’est pas seulement une question de droit, mais aussi un acte politique et moral. Ces avocats rappellent que les tribunaux internationaux ne doivent pas servir uniquement à juger les dirigeants africains. Leur démarche symbolise un appel universel : la justice ne peut être sélective, et l’impunité ne doit épargner personne, quelle que soit la puissance de l’État incriminé.
En défiant l’injustice sur une scène internationale, ces juristes sud-africains redéfinissent le rôle de la justice mondiale. Leur message est clair : les lois internationales doivent protéger les opprimés et tenir tête aux puissants, sans exception.
La Rédaction