À Gaza, la guerre s’épaissit et les intentions s’éclaircissent. Dans la nuit du 4 au 5 mai 2025, le cabinet politico-sécuritaire israélien a donné son feu vert à une expansion majeure de l’offensive en cours, incluant explicitement « la conquête de la bande de Gaza » et l’instauration d’un contrôle direct sur les territoires palestiniens, selon une source officielle israélienne.
Le plan, défendu par le Premier ministre Benjamin Netanyahou, prévoit également la relance du controversé projet de « départ volontaire » des Gazaouis, inspiré de l’ancien plan Trump. Une proposition qui avait provoqué une large condamnation internationale lors de sa première évocation, tant elle évoque une forme de déplacement forcé sous couvert d’option individuelle.
« Le plan comprendra, entre autres, la conquête de la bande de Gaza et le contrôle de territoires », indique la source, en précisant que des discussions sont toujours en cours sur le volet migratoire du projet. Pour ses partisans, il s’agirait de “réinstaller” des Gazaouis dans des pays tiers. Pour ses détracteurs, c’est une épuration déguisée.
Pendant ce temps, sur le terrain, les scènes de détresse se multiplient. À al-Rimal, quartier du centre de Gaza, une école transformée en refuge abrite Rahaf Ayyad, 12 ans, victime de malnutrition. Elle y exhibe une photo d’elle, prise avant la guerre. Le contraste entre l’image et sa réalité actuelle dit l’ampleur du drame humanitaire.
Malgré cette urgence, le cabinet israélien affirme qu’il y a « actuellement suffisamment de nourriture » dans l’enclave, tout en « approuvant la possibilité d’une distribution humanitaire ». Une déclaration en décalage avec les constats répétés des ONG, qui dénoncent un accès extrêmement restreint à l’aide et des conditions sanitaires catastrophiques.
Alors que les États-Unis et plusieurs pays européens appellent à un cessez-le-feu durable, la position israélienne semble s’ancrer dans une logique de contrôle militaire total, accompagnée d’une recomposition démographique à long terme. Une trajectoire explosive, à l’heure où les négociations sur les otages, les trêves temporaires et l’acheminement de l’aide peinent à aboutir.
La Rédaction

