Israël a revendiqué mardi 6 mai 2025 avoir mis « complètement hors service » l’aéroport de Sanaa au Yémen, après une nouvelle vague de frappes visant les rebelles houthis. Cette opération militaire, la deuxième en deux jours, intervient en représailles au tir d’un missile balistique ayant atteint l’aéroport Ben-Gourion, près de Tel-Aviv, le dimanche précédent.
D’après un communiqué de l’armée israélienne, les frappes ont visé « les pistes de décollage, des avions et les infrastructures » de l’aéroport de la capitale yéménite, ainsi que « plusieurs centrales électriques » dans la région de Sanaa et une cimenterie dans le gouvernorat d’Amran, au nord. L’objectif affiché : neutraliser les capacités logistiques et militaires des houthis, que Tel-Aviv accuse d’être un relais armé de l’Iran.
La chaîne Al-Massirah, porte-voix des rebelles, a confirmé les frappes et rapporté des destructions majeures dans les zones ciblées. Des journalistes de l’AFP présents à Sanaa ont observé d’épaisses colonnes de fumée noire s’élevant du ciel de la ville. Aucune information officielle sur le nombre de victimes n’avait encore été communiquée mardi en fin d’après-midi.
Dans une rare déclaration préventive, Avichay Adraee, porte-parole de l’armée israélienne en langue arabe, avait exhorté les civils à « évacuer immédiatement les environs de l’aéroport », avertissant que rester sur place pouvait « mettre des vies en danger ».
Les houthis, pour leur part, ont juré de riposter. « L’agression ne restera pas sans réponse, et le Yémen ne renoncera pas à son engagement envers Gaza », a affirmé leur bureau politique dans un communiqué diffusé peu après les bombardements. Lundi déjà, quatre personnes avaient été tuées dans des frappes israéliennes sur l’ouest du pays, selon le ministère houthiste de la santé.
Depuis le début de la guerre à Gaza, les houthis multiplient les tirs de missiles et de drones contre Israël, en soutien au Hamas. La plupart de ces attaques ont été interceptées, mais celle de dimanche a fait mouche : un missile balistique hypersonique a brièvement paralysé le trafic aérien à Ben-Gourion, suscitant la fureur du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, qui a promis une réponse avec « beaucoup de boums ».
Le conflit dépasse les frontières immédiates de Gaza. L’Iran, soutien affiché des houthis, est accusé par Israël d’alimenter le conflit à distance. Téhéran dément toute implication dans l’attaque du missile et a condamné les frappes israéliennes. De leur côté, les États-Unis — allié de Tel-Aviv — ont nié toute participation aux frappes de cette semaine, bien que leur implication militaire contre les houthis ait nettement augmenté depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
La multiplication des fronts, de Gaza à Sanaa, annonce un élargissement inquiétant du conflit israélo-palestinien. À plus de 1 800 kilomètres d’Israël, le Yémen s’affirme comme un nouveau théâtre de guerre, stratégique autant que symbolique, dans une région déjà ravagée par les tensions régionales.
La Rédaction

