La commune de Kenscoff, bastion de tranquillité sur les hauteurs de Port-au-Prince, est désormais au cœur d’un affrontement sanglant entre forces de l’ordre et gangs armés.
Alors que le Conseil de sécurité de l’ONU se penche une fois de plus sur le chaos sécuritaire en Haïti ce lundi 21 avril, le terrain, lui, continue de s’embraser. Ce week-end, la situation a viré au drame à Kenscoff, commune jadis paisible de l’arrondissement de Port-au-Prince, aujourd’hui cible stratégique des groupes criminels.
Kenscoff, nouvelle ligne de front
Perchée au-dessus de Pétion-Ville, Kenscoff semblait encore à l’abri du tumulte qui secoue la capitale haïtienne. Mais cette illusion s’est dissipée : les gangs ont intensifié leurs assauts, visant désormais ouvertement cette localité. « Ce matin, ils ont recommencé à tirer sur des membres de la population », rapporte Jean Massillon, le maire de la ville, évoquant une intervention meurtrière des Forces armées d’Haïti venues en renfort. Plusieurs soldats y ont laissé la vie.
Une stratégie territoriale claire
Selon le maire, Kenscoff n’est pas une cible choisie au hasard. Sa position en hauteur, son accès aux routes reliant plusieurs quartiers de Port-au-Prince, en font un point névralgique. « Leur objectif est d’abord de s’emparer de cette commune pour ensuite pouvoir prendre le contrôle des autres espaces du département de l’Ouest », explique Jean Massillon.
La stratégie des gangs est limpide : élargir leur territoire en conquérant les points clés de la capitale, quitte à affronter frontalement les forces de l’ordre.
Une riposte difficile mais déterminée
Face à cette progression, les autorités locales veulent afficher leur détermination. « Nous ne voulons pas cohabiter avec les gangs. C’est pourquoi nous allons mobiliser toutes nos forces pour aider la police à les repousser », insiste le maire. Une volonté de résistance affirmée, mais qui se heurte à la réalité du terrain : les criminels, lourdement armés, avancent sans relâche.
Une capitale en étau
Ce nouvel épisode sanglant confirme que l’État haïtien peine à endiguer l’extension des violences. Alors que l’ONU discute, les habitants, eux, vivent au rythme des rafales. Kenscoff devient le symbole d’un basculement : même les zones autrefois épargnées ne le sont plus.
La Rédaction

