Le général Mamadi Doumbouya franchit le pas. Le chef de la transition guinéenne a officiellement déposé, ce lundi, son dossier de candidature à la Cour suprême pour l’élection présidentielle prévue le 28 décembre 2025.
Un engagement trahi
Quatre ans après avoir renversé Alpha Condé lors du coup d’État de septembre 2021, Doumbouya tourne la page de ses promesses initiales. Il s’était pourtant engagé à rendre le pouvoir aux civils à l’issue d’une transition politique. Mais les appels pressants de ses partisans ont fini par l’emporter : ces dernières semaines, de nombreuses manifestations à Conakry réclamaient sa participation au scrutin.
Une opposition en colère
Cette volte-face suscite de vives réactions dans les rangs de l’opposition, qui dénonce une “confiscation du pouvoir” et un processus électoral biaisé. Pour de nombreux opposants, la candidature de Doumbouya symbolise la dérive autoritaire d’un régime qui peine à sortir de la logique militaire.
Des absences notables
Si une dizaine d’autres personnalités ont déjà déposé leur candidature, plusieurs figures historiques de la vie politique guinéenne brillent par leur absence. Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré sont exclus du processus électoral, en raison de la limite d’âge constitutionnelle ou de leur absence du territoire national. Tous trois vivent actuellement en exil.
L’élection présidentielle du 28 décembre s’annonce donc comme un tournant décisif : celle qui déterminera si la Guinée s’engage enfin sur la voie d’un retour durable à l’ordre constitutionnel, ou si elle prolonge encore un peu le règne des uniformes.
La Rédaction

