Aux États-Unis, l’Église épiscopale s’élève contre une décision du gouvernement fédéral visant à accorder un traitement privilégié à une cinquantaine de Sud-Africains blancs, récemment accueillis comme réfugiés. Arrivés lundi à Washington à bord d’un vol affrété par le Département d’État, ces Afrikaners se disent persécutés dans leur pays d’origine. L’accueil officiel et solennel, orchestré sous les drapeaux américains par Christopher Landau, Secrétaire d’État adjoint, a provoqué une vive réaction dans les cercles religieux.
L’évêque Sean Rowe n’a pas mâché ses mots :
« Nous sommes attristés et profondément honteux que de nombreux réfugiés, notamment ceux qui ont risqué leur vie aux côtés de notre armée en Irak et en Afghanistan, soient aujourd’hui refoulés, tandis que des Sud-Africains blancs bénéficient d’une procédure accélérée. »
Traditionnellement, les Églises américaines, dont l’Église épiscopale, jouent un rôle central dans l’accompagnement des réfugiés. Mais cette fois, l’institution refuse de participer. Elle dénonce un traitement inégal, voire racialement biaisé, dans la sélection des bénéficiaires de l’asile politique. Selon elle, cette politique sélective trahit les principes moraux sur lesquels repose l’accueil humanitaire aux États-Unis.
Cette polémique intervient dans un contexte où la Maison Blanche a drastiquement réduit les admissions de réfugiés venant d’Afghanistan, du Soudan, de la Syrie ou encore de la République démocratique du Congo. Des pays où, pourtant, la persécution est largement documentée, notamment contre les femmes, les minorités religieuses et les collaborateurs des forces américaines.
Un silence qui en dit long
Le gouvernement, lui, n’a pas encore réagi à la protestation officielle de l’Église. Mais cette dernière entend faire entendre sa voix : pour elle, la foi ne peut justifier une politique migratoire discriminatoire, encore moins quand celle-ci semble motivée par des considérations ethno-politiques.
La Rédaction

