La montée en puissance des intelligences artificielles chinoises suscite de plus en plus de préoccupations aux États-Unis, particulièrement avec l’émergence de DeepSeek, une entreprise chinoise qui semble avoir réalisé des avancées impressionnantes en matière d’IA en un temps record. Ce succès, réalisé avec des moyens bien moindres que ceux utilisés par ses concurrents américains, a attiré l’attention de nombreux acteurs du secteur.
En particulier, DeepSeek a annoncé avoir développé son modèle d’IA, le DeepSeek-V3, en investissant seulement 5,6 millions de dollars et en utilisant 2 048 puces graphiques Nvidia H800. Ce modèle est considéré comme une version bridée des puces H100 et H200, qui sont les références des entreprises américaines, mais qui ne peuvent plus être exportées vers la Chine depuis 2022 en raison de sanctions. La firme chinoise aurait donc dû se contenter des puces H800, un compromis conçu pour contourner les restrictions. Pourtant, de nombreux experts et responsables américains, tels que Dario Amodei, président d’Anthropic, expriment des doutes sur la véracité de ces chiffres. Ils soupçonnent DeepSeek d’avoir utilisé un nombre plus élevé de puces, voire d’avoir trouvé des moyens d’accéder à des puces plus récentes et sophistiquées, interdites à l’exportation vers la Chine.
Les inquiétudes aux États-Unis portent également sur la possibilité de nouvelles sanctions visant non seulement la Chine, mais aussi Singapour, accusé d’aider la Chine à contourner les restrictions. Si ces sanctions venaient à se concrétiser, elles pourraient compliquer davantage les relations commerciales dans la région.
Nvidia, de son côté, déclare que ses ventes à Singapour ne montrent aucun signe de détournement vers la Chine et assure que ses produits respectent les directives du gouvernement américain, en utilisant des technologies datant de cinq ans. Le constructeur semble prêt à collaborer avec les nouvelles autorités américaines pour naviguer dans cet environnement complexe.
La Rédaction