La vie à laquelle Il a discrétionnairement plu à Dieu de retirer le souffle et d’en creuser le tombeau est celle d’un de ses plus méritants serviteurs, Monseigneur Barrigah. Cet homme, de qui, il vient donc de convenir à son Créateur d’actualiser la mort, cette mort apparue brutale, parce que si inattendue pour tous ceux ignoraient qu’il avait été admis dans des mains hospitalières, et dont l’écho qui se fait entendre depuis, comme une envolée lyrique de stupéfaction en tous lieux et qui nous précipite dans un abîme de consternation, est, certes, une perte énorme pour les hommes, mais en soi, un gain d’immortalité fabuleux, et pour l’être disparu et pour les idées nobles de justice et de paix qui ont guidé ses actions toute sa vie durant.
Ô ! Belle âme, comme eau de vie,
Dans sa douceur de survivre à la vie,
Quand elle se retire dans la nuit,
Encore un peu brûlante, mais si aimante.
Aussi, l’âme de cet homme qui était la Majuscule du Combat qui voulait délivrer le bien du mal, emportée dans la plénitude des lumières, savait déjà les suffrages exprimés par les absolutions qui l’accueilleraient. C’est l’illustration sublime de la pureté qui accolade l’immortalité. Un souffle de mouvements éclairés par d’éclatantes lumières. Il y a là des formes, des silhouettes diaphanes qui s’enroulent en spirale ; d’autres s’entremêlant, faisant comme une haie d’honneur dans l’espace céleste autour d’un Barrigah à la fois intimidé et émerveillé, et, Ô combien ovationné !
Et dans les paroles liminaires du nouveau venu, ne s’est exclamé rien autre que la gratitude : MERCI SEIGNEUR .
Tout en lui était l’expression de la sagesse, de la modération.
Ce merci à Dieu, qu’il nous soit permis de le reprendre à notre compte pour le retranscrire dans notre monde des vivants comme l’héritage qu’il nous a laissé ; un héritage constitué de principes clairs : l’humilité, l’altruisme, l’amour inconditionnel envers ses prochains quelles puissent être les différences politiques, ethniques ou religieuses, l’abnégation pure ; l’intelligence comme outil de tous les rapprochements constructifs, et, finalement l’exquisité suprême de la bonté.
Son œuvre, fondée sur l’urbanité, fondée surtout sur la plus haute fonction de l’esprit, à savoir comprendre : comprendre les hommes, les choses, chercher à en savoir toujours plus sur les faits pour mieux se protéger de leurs aspérités nocives. D’aucun, peut-être, eussent dit par impudence : se taire pour ne point attiser, parce que toutes les vérités ne sont pas toujours bonnes à dire aux hommes ; tous ne les acceptent pas vraiment, pas instinctivement. Elles ne le sont qu’à Dieu ! Mgr Barrigah n’était pas un abstracteur de quintessence, mais un pondérateur de vérité. Pour lui, il semble que le sens de la composition est aussi nécessaire au jugement que le sens des proportions : il ne suffit pas de connaître les proportions des choses ; il faut, par une composition qu’on peut qualifier de pictural, c’est-à-dire un sens profond de la juxtaposition et de l’équilibre, les mettre à leur place dans un ensemble dont l’harmonie constituera la vérité.
Il était loin des sphères de l’échiquier et ses calculs. Il n’aimait pas les divisions, les guerres, la violence, les implications belliqueuses auxquelles il cherchait en permanence des remèdes. Dans le fond, Mgr Barrigah s’était fait sien le mot de Vauvenargues : « la clarté orne les pensées profondes »
Puissions-nous, à tous égards, vous et moi, faibles et puissants l’exempler et nous en souvenir à bon escient. Nicodème, va dans la paix du Christ. Ce mot de quatre lettres: le mot paix, P.A. I. X n’est-il pas, au fond, le premier nom de ton œuvre : la paix, auquel s’ensuit le mot : réconciliation !?
Le GCE Cyr ADOMAYAKPOR