Le 11 janvier 2020, la Chine annonçait officiellement le premier décès attribué au Covid-19. Un homme de 61 ans, dont l’identité reste inconnue, succombait à une mystérieuse maladie dans la ville de Wuhan, marquant le début d’une pandémie qui allait bouleverser le monde. Cinq ans plus tard, le bilan humain et sociétal reste dévastateur, avec plus de 6,9 millions de décès officiellement recensés, selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Un bilan mondial sous-estimé
Depuis décembre 2019, le virus a ravagé des millions de vies à travers le globe. Selon l’OMS, les chiffres officiels des 6,9 millions de morts pourraient être largement sous-évalués, les données reposant sur les déclarations gouvernementales, parfois partielles ou opaques. Si la Chine rapporte un peu plus de 121 000 morts depuis le début de la pandémie, les États-Unis affichent un bilan dix fois supérieur avec 1,1 million de décès, les plaçant en tête des pays les plus endeuillés.
Le Brésil (700 000 décès), l’Inde (500 000) et la Russie (près de 400 000) complètent cette liste sombre. En Europe, le Royaume-Uni est le plus touché, avec 228 000 décès, devant l’Italie (191 000), l’Allemagne (175 000) et la France (168 000).
En proportion de la population, certains pays affichent des taux de mortalité catastrophiques. La Hongrie, la Bulgarie et la Bosnie en Europe, ou encore le Pérou en Amérique latine, se distinguent par des pertes humaines particulièrement lourdes.
Une chute historique de l’espérance de vie
Les années 2020 et 2021, marquées par des vagues meurtrières, ont entraîné un recul sans précédent de l’espérance de vie mondiale. Entre 2019 et 2021, celle-ci a chuté de 1,8 an pour atteindre 71,4 ans, un niveau comparable à celui de 2012. L’Amérique et l’Asie du Sud-Est ont été les plus durement frappées, avec une diminution moyenne de trois ans en seulement deux ans.
Ce recul souligne l’ampleur de l’impact sociétal du Covid-19, au-delà des seuls bilans hospitaliers. Des décennies de progrès sanitaires ont été balayées, laissant des traces durables, notamment dans les systèmes de santé.
Un virus toujours actif et menaçant
Bien que la pandémie semble désormais sous contrôle, le Covid-19 reste une menace sérieuse. Avec la domination du variant Omicron, les formes graves sont devenues moins fréquentes, mais les décès persistent. En 2023-2024, Santé publique France a constaté que le Covid avait causé trois fois plus de morts que la grippe au cours de l’hiver.
Aujourd’hui, les formes graves touchent principalement les personnes âgées, mais la couverture vaccinale des plus de 65 ans, estimée à seulement 30 %, reste insuffisante. L’OMS continue d’alerter sur la nécessité de se vacciner, rappelant qu’en 2024, le virus tuait encore 1 700 personnes par semaine, soit environ 88 000 décès annuels.
Une vigilance toujours nécessaire
Cinq ans après le premier décès à Wuhan, le Covid-19 a profondément marqué l’histoire mondiale. Si les mesures de santé publique et les progrès scientifiques ont permis de limiter son impact, le souvenir des millions de vies perdues et des défis qu’il a imposés reste vivace.
Le combat contre le virus n’est pas terminé : maintenir la vigilance et renforcer la prévention restent essentiels pour éviter de nouvelles tragédies.
La Rédaction