Les Canadiens se sont rendus massivement aux urnes lundi pour élire leur prochain Premier ministre, dans un climat tendu par les provocations répétées de Donald Trump. À l’issue du scrutin, c’est le Parti libéral de Mark Carney qui sort vainqueur, avec 167 sièges à la Chambre des communes, à cinq unités d’une majorité absolue. Il gouvernera donc en minorité.
Cette victoire, bien que partielle, marque un tournant décisif. Ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, Mark Carney succède à Justin Trudeau à la tête du Parti libéral, avec une ligne claire : défendre la souveraineté du Canada face à la pression économique et politique américaine. Durant sa campagne, il a opposé une fermeté assumée aux velléités de Donald Trump, qui a multiplié les déclarations provocatrices, allant jusqu’à suggérer que le Canada devienne le 51e État des États-Unis.
Dans son discours de victoire, Carney n’a laissé place à aucune ambiguïté : “La relation économique traditionnelle avec les États-Unis est terminée”, a-t-il déclaré. “Des temps difficiles nous attendent, mais le Canada ne se vendra pas.” Un ton grave, à la hauteur des menaces américaines qui ont dominé la campagne.
Le Parti conservateur de Pierre Poilievre arrive en seconde position avec 126 sièges. Malgré une campagne axée sur la compétitivité économique et le pragmatisme diplomatique, son approche jugée trop conciliante avec Washington n’a pas convaincu une majorité d’électeurs. Le Bloc québécois a remporté 21 sièges, le Nouveau Parti démocratique (NPD) seulement 4, et le Parti vert 1. Jagmeet Singh, leader du NPD, a perdu son siège et annoncé sa démission.
Ce scrutin aura été, en creux, un référendum sur l’indépendance du Canada. Face à la pression croissante de Donald Trump, la majorité des électeurs a choisi une posture de résistance. Même sans majorité absolue, le mandat confié à Mark Carney est clair : tenir bon.
La Rédaction

