Après les élections législatives et régionales de 2024, au cours desquelles le parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR), a remporté une large majorité avec 108 sièges sur 113, l’opposition togolaise se trouve dans une situation délicate. Les principaux partis d’opposition, tels que l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et les Forces Démocratiques pour la République (FDR), s’efforcent de rester actifs malgré de nombreux défis internes et externes.
L’ANC et les FDR ont décidé de boycotter les institutions issues de ces élections qu’elles jugent frauduleuses. Cependant, cette décision n’a pas été suivie de manière uniforme au sein des partis concernés. Certains membres ont désobéi en participant à des réunions officielles liées aux élections sénatoriales. Par exemple, Jean-Jacques Teko, membre de l’ANC, a refusé de quitter la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), malgré les instructions de son parti. Ces actions ont conduit l’ANC et les FDR à exclure plusieurs militants.
Parallèlement, pour rester visibles et mobiliser leurs partisans, les partis d’opposition organisent des manifestations et des meetings. Ils protestent notamment contre une nouvelle constitution qui accorde au Parlement le pouvoir de choisir le président. Cependant, ces manifestations sont fréquemment annulées en raison des nouvelles réformes interdisant les rassemblements devant les institutions publiques et dans les zones à forte activité économique.
L’opposition organise également des événements symboliques pour rappeler l’histoire du pays. Lors d’un hommage récent au premier président du Togo, Sylvanus Olympio, certains leaders ont réclamé la tenue d’élections présidentielles avant la fin du mandat actuel de Faure Gnassingbé. Ces actions témoignent de l’effort de l’opposition pour se réorganiser malgré les difficultés.
Cependant, malgré ces efforts, l’opposition demeure fragilisée par ses divisions internes et par la domination sans partage du parti au pouvoir. Les exclusions récentes au sein de l’ANC et des FDR, bien qu’elles visent à renforcer la discipline, soulignent également les tensions internes. Certains militants semblent plus attirés par les avantages du régime que par la lutte pour un changement véritable.
L’avenir de l’opposition togolaise reste incertain. Elle devra surmonter ses divisions et trouver un moyen d’unir ses forces pour affronter le pouvoir en place. Si les manifestations et les meetings montrent qu’il existe encore de l’espoir dans le camp des opposants, cet espoir reste fragile.
La Rédaction