La Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP), un parti d’opposition togolais, a interpellé ce mercredi le gouvernement sur l’état préoccupant de nombreux chantiers publics à travers le pays. Parmi les projets les plus critiqués, la réhabilitation du Boulevard Houphouët-Boigny à Lomé, lancée en décembre 2022, est particulièrement pointée du doigt.
Selon la DMP, ce chantier emblématique n’a progressé qu’à 33 %, alors que le délai initial est dépassé de 160 %. L’entreprise en charge du projet, CENTRO S.A. (Consortium des Entreprises Tropicales), attribue ces retards au non-paiement de deux décomptes, déposés en février et juin 2024. Sur un marché estimé à 11,8 milliards de francs CFA, seulement 5 % du montant total, incluant l’avance de démarrage, auraient été versés.
Face à cette situation, la DMP appelle les autorités à agir rapidement pour relancer les travaux et limiter les désagréments causés aux populations. Le parti réclame également une meilleure gestion des projets publics et propose la mise en place d’un suivi parlementaire rigoureux et systématique.
Un audit et une réforme des pratiques demandés
Pour éviter de tels retards à l’avenir, la DMP insiste sur la nécessité d’un audit approfondi des projets d’infrastructures par la Cour des comptes. Cet audit permettrait d’identifier les lacunes dans la gestion des fonds publics et d’améliorer l’efficacité des futurs chantiers.
Brigitte Johnson-Adjamagbo, coordinatrice de la DMP, souligne aussi l’importance de renforcer les études techniques en amont des projets. Selon elle, des erreurs dans l’évaluation des quantités ou dans la gestion des réseaux techniques entraînent souvent des surcoûts et des retards, pénalisant à la fois les finances publiques et les usagers.
Des chantiers stratégiques en souffrance
Au-delà du Boulevard Houphouët-Boigny, la DMP dénonce l’état d’abandon de plusieurs autres chantiers à travers le pays. Ces infrastructures, essentielles pour le développement économique et social, restent inachevées en raison de problèmes de financement ou de mauvaise gestion.
En soulevant ces préoccupations, la DMP espère pousser le gouvernement à adopter une approche plus rigoureuse dans la planification et l’exécution des projets publics. L’opposition plaide pour une gestion plus transparente et efficace des ressources de l’État, afin de garantir un développement durable et équitable pour l’ensemble du Togo.
Le débat sur la gestion des chantiers publics reste d’actualité, alors que les populations attendent des réponses concrètes et des solutions rapides pour relancer ces projets essentiels.
La Rédaction