Répliques des journaux face aux difficultés qui surgissent contre la liberté de la presse sénégalaise, la journée sans presse s’est tenue le mardi 13 août dans le pays.
Au Sénégal, le gouvernement réclame le paiement des arriérés d’impôts aux journaux. Ces impôts, l’ancien président Macky Sall avait promis de les effacer jusqu’en fin décembre 2023, mais la mesure n’a jamais été appliquée. Selon un reportage de RFI, tout comme les journaux sportifs Stade et Sunu Lamb, beaucoup de journaux ont fermé en raison des taxes trop élevées à payer. La dette de 40 millions réclamée par le gouvernement vient comme une arête dans la gorge des entreprises de journalisme sénégalaises.
Les patrons de presse dénoncent les activités hostiles du gouvernement. Bien que les journalistes aient eu à subir 3 années plus tôt des menaces et arrestations sous le régime de l’ancien président Macky Sall, ils pensent que la pression subie est plus accrue sous le nouveau régime, particulièrement la pression fiscale. Des comptes bancaires de certains journaux ont même été fermés et le 1er ministre Ousmane Sonko a récemment d’ailleurs mis en garde des journalistes qui s’étaient opposés à lui.
Depuis 2021, le Sénégal a reculé de la 49e à la 94e place au classement mondial de la liberté de la presse de RSF. Des démarches ont été entreprises par les leaders de la presse, mais sans aboutissement. À en croire le porte-parole du syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal : « Nous avons écrit deux fois de suite au président de la République pour qu’il puisse nous recevoir, nous actuels responsables des médias, mais jusqu’à présent, on nous oppose un NON catégorique.
Nous ne savons pas ce qui est à l’origine de ce refus, mais nous pensons qu’avec cette journée de la presse qui a été vraiment suivie par l’ensemble des médias sénégalais, il y aura peut-être une réaction du président de la République ou de son Premier ministre ». Sortir de la crise, c’est le point de la lutte de la presse sénégalaise. Pour plusieurs journalistes, une piste serait de passer à une fiscalité adaptée.
La Rédaction