Le 30 août, les Forces de défense du Rwanda (FDR) ont été frappées par une importante vague de licenciements et de mises à la retraite, marquant un tournant dans la réorganisation de l’armée rwandaise. Cette opération, menée en deux phases, s’inscrit dans une stratégie de renouvellement et de renforcement de la discipline.
216 militaires démis pour fautes graves
Dans un premier temps, le président Paul Kagame et son chef d’état-major ont annoncé la fin de contrat ou la démission de 21 officiers, parmi lesquels figurent le général de division Martin Nzaramba, ancien commandant du centre de formation de Nasho, et le colonel Étienne Uwimana, directeur de l’hôpital militaire de Kanombe. Au total, 195 autres militaires, sous-officiers et soldats de rang, ont été renvoyés. Bien que le communiqué officiel n’en donne pas les détails, le porte-parole de l’armée, le général de brigade Ronald Rwivanga, a expliqué que le général Nzaramba a été renvoyé pour corruption et détournement de fonds, tandis que le colonel Uwimana a été démis pour de graves violations de l’éthique militaire.
1 167 militaires mis à la retraite
En soirée, un deuxième communiqué a annoncé la mise à la retraite de 1 167 militaires, incluant cinq généraux et 170 officiers supérieurs. Parmi eux, le général Jean Bosco Kazura, ancien chef d’état-major des FDR. Aucune explication officielle n’a été fournie, mais cette décision intervient après une réunion entre Paul Kagame et les responsables des FDR, au cours de laquelle le président aurait exprimé son mécontentement face à l’indiscipline de certains officiers.
Une armée sous contrôle étroit
Ce remaniement massif n’est pas sans précédent : en juin 2023, une autre vague de licenciements avait touché plusieurs hauts gradés pour des raisons similaires. La discipline reste une pierre angulaire de l’armée rwandaise, façonnée par Paul Kagame depuis 1990. Aujourd’hui, les FDR sont reconnues pour leur rôle crucial dans les opérations de maintien de la paix à travers l’Afrique, notamment au Soudan du Sud, en Centrafrique, et au Mozambique.
Un contexte de tensions régionales
Cette réorganisation survient alors que les relations entre le Rwanda et la RD-Congo sont au plus bas, avec des accusations mutuelles de soutien à des rébellions hostiles. Malgré ces tensions et les critiques internationales, Paul Kagame continue de renforcer son emprise sur l’armée, comme en témoigne la promotion de plus de 600 militaires le 1er septembre.
La Rédaction