L’audition de trois hauts responsables du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD) par l’auditorat des Forces armées de la République démocratique du Congo (RDC) suscite une vive indignation au sein du parti. Les cadres du PPRD dénoncent une manœuvre politique visant à les intimider après une récente sortie médiatique de l’ex-président Joseph Kabila.
Une convocation controversée
Aubin Minaku, vice-président du PPRD, Emmanuel Ramazani Shadary, secrétaire permanent, et Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint, ont été entendus pendant plusieurs heures sur des soupçons de complicité avec les rebelles du M23/AFC, groupe armé accusé d’être soutenu par l’armée rwandaise.
Selon des sources judiciaires, cette convocation fait suite à un article publié récemment par The Sunday Times, dans lequel Joseph Kabila abordait des questions sécuritaires et politiques. L’auditorat souhaitait notamment obtenir des éclaircissements sur des déclarations des responsables du PPRD, en particulier une phrase prononcée par Aubin Minaku : “Fini le temps du silence, fini le temps des actions clandestines.”
“Une intimidation politique”
À l’issue de l’audition, les trois cadres du PPRD ont été relâchés sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux. Une décision qui a déclenché un soulagement, mais aussi une colère au sein du parti. Arlette Odia, avocate et membre du PPRD, dénonce une procédure arbitraire :
“Nous allons revenir au pouvoir, et cela fait peur à nos adversaires. Cette audition n’avait aucun fondement, ils ont voulu nous faire parler de nos stratégies. Mais nous restons dans le cadre légal de la Constitution et du statut de l’opposition.”
Selon des sources proches du dossier, des tentatives de confiscation des téléphones des cadres du PPRD auraient eu lieu, mais les magistrats ont rapidement rappelé que cela violerait leurs droits.
Un climat politique tendu
Cette audition s’inscrit dans un climat de tensions croissantes entre l’actuel pouvoir et l’opposition. Le PPRD, parti de Joseph Kabila, voit dans cette convocation une tentative de musellement. Malgré cette épreuve, ses cadres restent déterminés.
“Le pouvoir tyrannique voulait nous faire peur, mais le parti est solide,” assure un partisan du PPRD.
Alors que l’opposition annonce son retour sur la scène politique, ce nouvel épisode témoigne des rapports de force en cours en RDC, où chaque parole et chaque geste sont scrutés avec attention.
La Rédaction