« L’indifférence au danger n’annule pas le danger. »
Ce proverbe, à la fois percutant et d’une grande profondeur, nous plonge dans l’univers de la sagesse africaine où chaque image porte un enseignement. Il évoque avec finesse la cécité volontaire, le refus de voir ou d’écouter les signes du réel, et surtout, l’inévitabilité du réveil — parfois brutal — face au danger ignoré.
Origine
Ce proverbe est courant au Mali, notamment dans les traditions orales des peuples Dogon et Bambara. Il s’inscrit dans une culture où la parole transmise est un outil de formation morale, de prévention et de prise de conscience. Le serpent, dans ces cultures, est à la fois un symbole de ruse, de danger et de transformation. L’aveugle, ici, n’est pas un handicapé : c’est celui qui choisit de ne pas voir.
Signification
« L’aveugle n’a pas peur du serpent, mais il finit toujours par l’entendre » signifie que nier le danger n’empêche pas son arrivée. On peut refuser de voir les signes, on peut faire semblant d’ignorer les avertissements, mais tôt ou tard, la réalité impose sa présence. Le proverbe ne juge pas l’aveugle, il alerte sur les conséquences du déni ou de l’inconscience.
C’est une leçon de vigilance et de lucidité : fermer les yeux sur un problème ne le fait pas disparaître, cela ne fait que retarder l’impact.
Ce proverbe nous rappelle une vérité universelle : on ne se protège pas du danger en refusant de le reconnaître. Que ce soit dans les relations, les choix de vie ou les sociétés, écouter les signes faibles est une forme de sagesse. Car lorsque la tempête gronde ou que le serpent siffle, il est déjà trop tard pour dire qu’on ne savait pas.
La Rédaction

