Washington a récemment accueilli un sommet historique entre l’administration Trump et cinq chefs d’État africains — ceux de Guinée-Bissau, Sénégal, Libéria, Gabon et Mauritanie. Trois jours d’échanges axés sur la diplomatie économique, les investissements privés et la sécurité ont permis de sceller plusieurs engagements concrets.
Ce sommet a incarné la nouvelle doctrine américaine « Trade, not Aid », privilégiant le commerce et la coopération économique à la traditionnelle aide publique. Cette orientation s’est traduite par une volonté affichée d’ouvrir davantage le marché américain aux investisseurs africains, et de soutenir des projets structurants sur le continent.
Guinée-Bissau : ouverture et lutte contre le trafic
Le président Umaro Sissoco Embaló a présenté la Guinée-Bissau comme un pays en pleine transformation, avec des réformes pour attirer les investissements étrangers, notamment dans l’énergie, l’agriculture et le tourisme. Sur le volet sécurité, une coopération renforcée avec la Drug Enforcement Administration américaine a été actée pour lutter contre le trafic de stupéfiants.
Sénégal : une diplomatie économique réussie
Le président Bassirou Diomaye Faye a multiplié les rencontres avec des acteurs majeurs comme Boeing, la Chambre de commerce des États-Unis et la Millennium Challenge Corporation. Il a mis en avant la stabilité politique, les réformes engagées et les opportunités dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie agroalimentaire et du numérique. Sa participation à une table ronde avec des investisseurs américains a souligné l’attractivité croissante du Sénégal.
Libéria : cap sur la croissance durable
Joseph Nyuma Boakai a insisté sur le potentiel minier du Libéria et présenté son programme ARREST, qui vise à relancer l’agriculture, les infrastructures et l’état de droit. Le pays a sollicité une collaboration avec l’United States Geological Survey pour cartographier ses ressources minérales, et annoncé un accord majeur pour l’accès au corridor ferroviaire vital.
Gabon : projets d’envergure et industrialisation
Le président Brice Clotaire Oligui Nguema a dévoilé plusieurs projets structurants, dont une ligne de chemin de fer de 901 km, un port en eau profonde et un barrage hydroélectrique. Des partenariats avec ExxonMobil, Boeing et BW Energy illustrent l’ambition gabonaise d’industrialisation rapide. Ces projets ont reçu un accueil favorable lors de rencontres à la Chambre de commerce américaine.
Mauritanie : ressources stratégiques et coopération régionale
Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani a rappelé les atouts géostratégiques et économiques de la Mauritanie, deuxième producteur africain de minerai de fer. Il a souligné les efforts pour renforcer la paix régionale et a rencontré les responsables de la DFC et du secteur privé américain pour discuter des opportunités d’investissement, notamment dans les infrastructures et l’énergie.
Un sommet prometteur pour l’avenir
Ce premier sommet américano-africain de l’ère Trump a abouti à des engagements tangibles, traduits par des guides d’investissement, des accords de coopération et des projets de développement conjoints. Il marque une inflexion dans les relations entre les États-Unis et l’Afrique, qui misent désormais sur un partenariat économique fondé sur des intérêts partagés et une coopération renforcée.
Reste désormais à suivre la mise en œuvre de ces accords et leur impact réel sur le développement des pays africains concernés.
La Rédaction

