Depuis lundi, environ 70 paramédicaux opérant dans 19 centres de santé au Togo ont suspendu les interventions chirurgicales, déclenchant une grève générale. En conséquence, les urgences chirurgicales sont à l’arrêt, obligeant de nombreux patients à être référés vers le CHU Sylvanus Olympio ou le centre hospitalier régional (CHR) le plus proche, désormais débordés.
Début mai, les paramédicaux avaient alerté leur hiérarchie de leur intention de cesser leurs activités en raison de l’absence de régularisation de leur statut professionnel. Dans une note, ils ont rappelé que leur fonction, débutée de manière informelle dans les années 1980, continue à évoluer sans cadre légal approprié.
Actuellement, environ 70 opérateurs paramédicaux continuent de fournir des services chirurgicaux à la population togolaise, mais font face à des menaces judiciaires potentielles. Étant donné que la chirurgie est une discipline hautement technique et médico-légale, ils demandent une autorisation formelle des autorités compétentes pour exercer en toute légalité.
« Nous, opérateurs paramédicaux, après plus de six mois de silence à notre demande d’une autorisation formelle pour la prise en charge des urgences chirurgicales, avons le regret de vous informer de notre retrait de cette fonction à compter du 20 mai 2024 », ont-ils annoncé le 2 mai dernier. Des propos rapportés par le site d’information Togobreakingnews.
Les paramédicaux ont réitéré leur volonté de réintégrer leurs fonctions traditionnelles comme stipulé dans leurs cahiers des charges.
Selon la source, depuis lundi, leur menace a été mise à exécution. En conséquence, depuis près d’une semaine, aucune intervention chirurgicale d’urgence n’est réalisée dans les hôpitaux dépendant des paramédicaux.
À Lomé, les hôpitaux de Bè et de Bè Kpota sont affectés. À l’intérieur du pays, les centres de santé de Vogan, Tsévié, Aného, Notsè, Kpalimé, Tohoun, Atakpamé, Badou, Bassar, Blitta, Sokodé, Mango, Dapaong, Tchamba, Sotouboua, Pagouda et le CHR Tomdé sont également touchés.
« À Lomé, les patients de Bè et Bè Kpota sont référés au CHU Sylvanus Olympio, tandis que ceux de l’intérieur doivent trouver des solutions alternatives. Certains se tournent vers des cliniques privées, où les coûts des soins sont prohibitifs », apprend-on.
Pour rappel, selon les informations, une réunion de crise s’est tenue au ministère de la Santé avec les paramédicaux et des représentants syndicaux. Cependant, aucune solution concrète n’a été trouvée, et les paramédicaux entendent maintenir leur position jusqu’à satisfaction de leurs revendications.