Les autorités sanitaires tirent la sonnette d’alarme face à une nouvelle flambée de variole du singe en République démocratique du Congo (RDC), où une variante plus virulente du virus, baptisée « Ib », a émergé. Cette souche, détectée initialement parmi des travailleurs du sexe dans la ville minière de Kamituga, s’est propagée rapidement dans la province du Sud-Kivu et au-delà, suscitant des craintes d’une nouvelle épidémie mondiale.
Contrairement aux souches précédentes, la souche Ib se montre plus transmissible et dangereuse. Elle touche des personnes de tous âges et orientations sexuelles, et se propage également par contacts non sexuels, notamment au sein des familles et des écoles. « Quelque chose est apparu différent », a déclaré Jean-Claude Udahemuka, chercheur à l’université du Rwanda, soulignant la mutation génétique qui rend cette souche particulièrement préoccupante.
Une Souche Plus Mortelle et Plus Contagieuse
La nouvelle souche Ib a causé la mort de nombreux enfants en RDC, avec des taux de mortalité de 5 % chez les adultes et de 10 % chez les enfants infectés. Les symptômes incluent des éruptions cutanées sévères sur tout le corps, contrairement aux lésions plus limitées observées avec la souche II, moins mortelle. Le Dr Trudie Lang de l’université d’Oxford note que la transmission par contacts non sexuels est particulièrement alarmante, avec des cas de transmissions entre mères et enfants, ainsi qu’un nombre significatif de fausses couches.
Depuis la détection du premier cas humain en 1970 en RDC, la variole du singe, également connue sous le nom de monkeypox ou mpox, a provoqué des épidémies sporadiques en Afrique, principalement liées à des contacts avec des animaux infectés. Cependant, la souche Ib marque un tournant inquiétant avec sa capacité accrue à se transmettre entre humains.
Réponse Internationale et Mesures de Prévention
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les chercheurs appellent à une vigilance accrue et à une préparation mondiale face à cette menace. Jean-Claude Udahemuka a insisté sur l’urgence d’une réponse coordonnée avant qu’il ne soit trop tard, alors que la souche Ib continue de se propager aux villes proches des frontières avec le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda.
Les mesures de prévention recommandées comprennent une surveillance renforcée des cas, la vaccination contre la variole humaine, qui offre une certaine protection contre le monkeypox, ainsi que l’information et la sensibilisation des communautés sur les modes de transmission et les pratiques de prévention. En 2022, une épidémie mondiale de variole du singe, causée par la souche II, avait déjà touché plus de 97 000 personnes dans une centaine de pays, mettant en lumière la nécessité de stratégies efficaces de contrôle et de vaccination.
Une Situation Alarmante
Les autorités sanitaires locales, comme Leandre Murhula Masirika, signalent plus de 1 000 cas de variole du singe souche Ib dans la province du Sud-Kivu, avec une augmentation de plus de 20 nouveaux cas chaque semaine à Kamituga. Cette situation est exacerbée par les défis logistiques et l’accès limité aux soins dans les régions touchées.
Face à cette nouvelle menace, l’OMS et les chercheurs soulignent l’importance cruciale d’une réponse internationale proactive. Les efforts de surveillance, de recherche et de vaccination doivent être intensifiés pour contenir la propagation du virus et protéger les populations à risque. La lutte contre cette épidémie requiert une collaboration étroite entre les autorités locales et internationales pour éviter une crise sanitaire mondiale.
La Rédaction