CÔTE D’IVOIRE : Pourquoi le nouveau single de Tiken Jah Fakoly suscite une vive polémique au Sahel ?

La Rédaction
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Le featuring entre la star de la musique reggae africaine Tiken Jan Fakoly et le Togolais Amen Jah Cissé a cumulé plus de 500 000 vues en 5 jours seulement sur YouTube et un nombre tout aussi élevé de critiques. Le titre de la chanson « Actualités brûlantes » porte sur les actualités politiques dans plusieurs pays en Afrique.

« Ne gâtez pas l’AES, la liberté d’expression mangée par la révolution. Regardez ce qui se passe à l’AES, dès que tu critiques un peu, c’est le front ou la prison ». Ces deux phrases dans la chanson passent mal au sein d’une certaine opinion au Mali, au Burkina et au Niger. Au Burkina, une activiste se montre particulièrement virulente et accuse l’artiste reggae de s’être détourné de l’idéal panafricanisme qui l’animait au début de sa carrière. « Au Burkina, on a refusé de lui donner de l’argent, c’est pour cela qu’il chante contre Ibrahim Traoré », affirme l’activiste dans une vidéo.

« Tiken Jah Fakoly est en concert en France le 14 novembre 2024, son attaque contre l’AES était une condition imposée par la junte française » justifie un autre internaute. Un autre d’ajouter : « Tiken en veut à l’AES et à ses dirigeants tout simplement parce qu’il a des amis qui sont en prison et d’autres, réduits au silence parce qu’ils sont allés contre la marche des peuples en lutte au sein de l’AES ».

Mais Tiken Jah Fakoly et Amen Jah Cissé, un artiste très engagé contre le pouvoir togolais, n’ont pas que des détracteurs sur la toile. « Les gens ne savent pas de quoi ils parlent quand ils disent que Tiken Jah a parlé mal de l’AES pour de l’argent », défend un fan. Et d’expliquer : Tiken a fait plus de 90 concerts en 2023, et il gagne au moins 20 millions FCFA par concert ; il a remis un chèque de 7 millions FCFA pour la construction d’une école à Nialé (Burkina Faso) ; le rêve de Tiken est de construire au moins une école dans chaque pays africain.

Pour certains analystes, cette polémique montre qu’au Sahel, il s’est installé une sorte de pensée unique qui ne tolère aucune critique. Les voix discordantes sont assimilées à l’ennemi et considérées comme des suppôts de la France, ce qui réduit le débat politique à une simple propagande.

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