Le sud-est du Brésil est en alerte alors que des incendies d’une ampleur sans précédent ravagent la région. Face à cette situation critique, le gouverneur de l’État de São Paulo, Tarcísio de Freitas, a décrété l’état d’urgence dans 45 communes touchées par les flammes. Marina Silva, ministre de l’Environnement, a qualifié la situation de « guerre contre les incendies et la criminalité », soulignant l’urgence de la situation.
Des mesures immédiates pour lutter contre les incendies

Lors d’une réunion de crise avec le président Luiz Inácio Lula da Silva, Marina Silva a annoncé l’ouverture d’enquêtes par la Police fédérale pour déterminer les causes de ces incendies destructeurs. Le président Lula a réaffirmé l’engagement du gouvernement à collaborer avec les autorités locales pour combattre ce fléau. Sur le réseau social X, il a déclaré que la police était en charge des enquêtes tandis que les efforts se concentraient sur la coordination entre les différents États touchés.
Le gouverneur Tarcísio de Freitas a également annoncé l’arrestation de deux personnes soupçonnées d’être à l’origine d’incendies criminels. L’une des zones les plus touchées est celle de Ribeirão Preto, une ville de plus de 700 000 habitants située à environ 300 kilomètres de São Paulo, connue pour son importance agricole.
Un paysage dévasté

Les témoignages provenant de la région parlent d’un scénario « apocalyptique ». Les habitants de Ribeirão Preto décrivent un ciel obscurci par la fumée, rendant la ville méconnaissable. Les incendies ont déjà fait deux victimes dans le nord de l’État, où deux employés d’une usine sont décédés en tentant de maîtriser les flammes.
Les conséquences des incendies sont lourdes : des vols ont été annulés, des routes fermées, des cultures détruites et du bétail décimé. À Santo Antônio do Aracanguá, une quarantaine de bovins ont péri, victimes des flammes. Malgré la mobilisation de moyens militaires, comme un appareil KC-390 de l’armée de l’air brésilienne, les opérations de secours sont entravées par l’épaisse fumée qui couvre la région.
Un mois d’août dramatique pour les incendies

Selon les données de l’Institut national de recherches spatiales (Inpe), l’État de São Paulo connaît son pire mois d’août depuis le début des relevés en 1998, avec 3 480 foyers d’incendie recensés, soit plus du double par rapport à l’année dernière. Ces incendies, exacerbés par une sécheresse exceptionnelle, sont également visibles dans d’autres régions du Brésil, y compris dans la capitale, Brasilia.
Le gouvernement de Lula associe cette situation dramatique au changement climatique, insistant sur la nécessité d’une réponse globale et coordonnée. « Nous ne pouvons plus nier la crise climatique », a déclaré le président Lula, appelant à des investissements intelligents et à un financement international pour lutter contre ces catastrophes. « Le Sud global ne doit pas porter seul le fardeau », a-t-il conclu.
En plus des feux qui ravagent le sud-est du pays, l’Amazonie subit également une augmentation alarmante des incendies, avec une hausse de 76 % par rapport à l’année précédente. Ce constat met en lumière l’urgence d’une action concertée pour préserver la plus grande forêt tropicale de la planète.
La Rédaction