La fondation Blachère célèbre ses 20 ans d’existence le 21 septembre 2024 avec une exposition intitulée Bandiagara, au commencement de la collection.
Dans l’ancienne gare de Bonnieux, c’est un pachyderme grandeur nature qui accueille le visiteur. Sculpture monumentale du Sud-Africain Andries Botha, « [L’éléphant blessé] est l’une des pièces phares de l’exposition, sélectionnée sur le volet parmi les 2 300 que compte la collection de Jean-Paul Blachère ».
Face aux falaises de Bandiagara en Pays Dogon au Mali, Jean-Paul Blachère décide en 2001 de matérialiser son engagement envers des artistes du continent africain et de soutenir et diffuser leur travail. Les années 2002-2003 voient la création d’une fondation d’entreprise et en 2004 commencent les premiers ateliers de résidence à Accra au Ghana et à Joucas dans le Luberon.
En 2005, les premières expositions sont présentées au centre d’art à Apt. Depuis l’an dernier, celui-ci s’est installé dans l’ancienne gare de Bonnieux avec « Chimères », une exposition inaugurale qui a marqué les esprits. Après « Les éclaireurs », la connexion était de nouveau mise en lumière avec Bandiagara. À l’exemple des figures majeures de la scène contemporaine d’Andries Botha, Frédéric Bruly Bouabre, Amahiguéré Dolo, Ousmane Sow, Moustapha Dimé, Abdoulaye Konaté.
« Dès qu’on arrive à Bandiagara, sur les falaises, on est subjugués. D’abord, Marcel Griaule a beaucoup écrit là-dessus, avec tous ces petits champs d’oignons, avec de l’eau de récupération, on sent que tout est précis. C’était fabuleux. De ces falaises, on sent qu’on est plus que poussière par rapport à l’immensité et la beauté des lieux… On dirait presque que le monde s’est créé à cet endroit. » Déclare-le promoteur.
La Franco-Sénégalaise Diagne Chanel occupe toute l’esplanade du bâtiment, avec quatre sculptures en bronze, hommage aux femmes victimes du conflit soudanais. Elle se félicite d’être exposée dans ce lieu atypique : « Il y a des périodes où j’exposais tout le temps dans des musées, mais je n’étais pas achetée par les musées… Donc qu’est-ce qui m’a permis de survivre ? Ce sont les achats des privés. Les privés sont des personnes qui permettent à ce qu’une partie de l’histoire de l’art, une partie des auteurs, aussi, ne disparaisse pas. »
La Rédaction